Le mot est lancé : le salaire ! Nous allons parler argent dans cet article. Tout travailleur du net mérite d’être payé pour la mission qu’il effectue. Si la plupart du temps les community managers, les copywriters, les référenceurs SEO et les storytellers sont payés à la mission, les rédacteurs web sont payés soit au forfait soit au mot rédigé. Il est souvent difficile de comprendre l’articulation entre mission payée par le client, salaire net dégagé et charges sociales. Essayons d’y voir un peu plus clair.
La rémunération de l’autoentrepreneur
Nombre de travailleurs du numérique ont un statut d’autoentrepreneur. Ce statut leur donne la possibilité de facturer officiellement des prestations aux clients et de se rémunérer une fois la mission terminée et les charges sociales réglées.
Pour faire simple, on peut donc dire que pour 100 € payé par le client, le community manager, le storyteller ou le rédacteur web encaisse en réalité 100 € — 23 € de charges sociales (taux de charges à taux plein de 23 % pour les prestations de services), soit 77 € net. Voilà ce que peut prétendre gagner l’autoentrepreneur.
La réalité est souvent toute autre puisque l’autoentrepreneur du web a bien évidemment des frais qu’il ne peut récupérer (car non autorisé par le statut de l’autoentreprise). Partons du principe que le professionnel du web a plusieurs abonnements professionnels à régler, il peut ainsi facilement dépenser aux alentours des 150 à 200 € mensuels.
Entre les abonnements à des outils d’analyses de sites, de référencement SEO, de mots-clés et autres planificateurs de parutions, la facture peut rapidement monter. Vous l’aurez donc compris, sur 100 € payés par le client, l’autoentrepreneur ne gagne jamais 77 € net.
Comment calculer le juste prix d’une mission ?
Il existe bien évidemment des barèmes non officiels faits d’échanges entre les professionnels du web qui osent franchir la barrière et parler de leur rémunération. Cet ensemble fait qu’un spécialiste du web débutant arrive, peu ou prou, à établir un tarif à l’heure, à la mission, au mot. Il n’est néanmoins pas facile de s’y retrouver.
Il existe différentes méthodes pour calculer le prix de vente d’une prestation.
Calculer son prix à l’heure
Il est tout à fait possible de remettre un prix horaire au client. La seule difficulté est de vendre une prestation sans pouvoir fournir un tarif réel de celle-ci.
En d’autres termes, le client risque d’avoir une mauvaise surprise si vous avez passé davantage d’heures que votre client ne l’avait imaginé.
Si vous désirez travailler à l’heure, je vous conseille de prévoir un nombre d’heures de base pour la mission et d’ajouter sur votre devis qu’en cas de dépassement du nombre d’heures convenues, votre prestation s’élève à X € l’heure.
Calculer son prix au forfait
Il s’agit ici d’estimer le temps passé pour une mission et de remettre un prix ferme qui ne sera pas revu à la hausse ni à la baisse. Prenons par exemple : 6 heures de travail pour la création d’un logo ou 3 heures par semaine pour assurer la création de X posts sur les réseaux sociaux. Il suffit ensuite de se fixer un taux horaire et de multiplier par le nombre d’heures pour avoir son prix de vente. Cela paraît simple !
Oui, mais voilà, que faire si l’on a mal estimé son temps passé ? C’est ici qu’il est important de mener une réflexion poussée sur chaque partie du travail à réaliser, en le décomposant étape par étape. Cette façon de procéder va permettre d’isoler les parties plus chronophages et celles ne méritant que peu de temps. Il faut pour cela prendre un exemple sur une mission d’une donnée moyenne et ajuster ensuite son prix suivant la difficulté ou la situation particulière de la mission à chiffrer.
Le prix au forfait va déterminer votre salaire. Pensez à ajouter une partie de vos frais fixes au prorata de la mission. Le mieux est de calculer le montant de vos frais mensuels divisés par 30 jours pour connaître votre coût de frais fixes journaliers.
Vous règlerez ensuite, bien sûr, votre partie de charges sociales sur l’ensemble du chiffre d’affaires perçu (prorata de vos frais compris) mais vous limiterez ainsi l’impact de vos frais sur vos prestations.
Rédacteurs web : calcul au mot
La majorité des rédacteurs web facturent leurs prestations au mot. Cela signifie que l’on peut se voir proposer un prix au mot par le client ou que l’on nous demande notre tarif.
Ce tarif dépend de la complexité de la rédaction :
- nombreuses recherches ;
- intégration du texte dans le CMS du client ;
- nombre de mots à rédiger ;
- spécialisation technique exigée ;
- mission récurrente ou unique.
Si certaines missions sont payées mieux que d’autres, le prix doit néanmoins être ramené au temps passé pour rédiger un texte de X mots. Cela vous permet ainsi de voir si votre prix est correct ou trop bas. Certaines missions ne demandent que peu de temps de rédaction, d’autres beaucoup plus. C’est donc à vous de vérifier si le prix que l’on vous propose ou celui que vous remettez vous permet de dégager un bénéfice suffisant (charges payées) et de vivre de votre métier.
